Aujourd’hui je vais vous emmener dans mon univers professionnel et vous confesser certaines de mes sottises… Comme nombreux de mes collègues évoluant dans le milieu de l’informatique, mon lieu de travail est très élastique. Oui, j’habite physiquement au Canada 🇨🇦, dans la province du Québec, mais mon bureau est à Denver (Colorado, USA 🇺🇸). Simplifions les choses : l’équipe qui forme mon client actuel est à Londres 🇬🇧, au Brésil 🇧🇷, en Pologne 🇵🇱, au Portugal 🇵🇹 et en Inde 🇮🇳. C’est une cacophonie de fuseaux horaires, de langues, de cultures… et tout cela converge vers un seul produit, Il est alors facilement compréhensible que nous ne nous rencontrions que rarement, voire jamais. Qu’à cela ne tienne. J’ai toujours eu un plaisir particulier à titiller mes collègues dans un objectif de créer un certain niveau d’esprit d’équipe. On se fabrique des événements, des situations inédites qui vont être la base de notre solidarité en tant que Team. Pour moi, en voici deux principes fondateurs que nous appliquons lors de nos réunions virtuelles :

  • On allume sa webcam : ceci permet de valider les réactions non verbales de son interlocuteur. C’est aussi un moyen tout simple de visualiser son collègue et surtout, c’est une marque de respect.
  • On jase (discute) : on apprend à se connaître au travers des coutumes, des fêtes nationales, religieuses, historiques, de la cuisine, de ce qu’on peut trouver dans les magasins, de la température… la liste est infinie et elle permet de se projeter vis-à-vis de croyances ou de modes de vie qui peuvent nous sembler totalement étrangers. À ce sujet, une première petite anecdote. Lorsque je travaillais pour Canada Poste, nous avions notre équipe de tests en Inde et j’avais l’habitude de discuter avec mon contact là-bas. Avec le décalage horaire, le testeur travaillait de nuit et en lui faisant part que j’étais en pleine tempête de neige, il m’a demandé si je pouvais lui montrer ce que c’était. J’ai ajouté une caméra avec un grand câble à mon laptop et je l’ai pointée à l’extérieur. C’est alors que sa fille est apparue : elle voulait voir ce que c’était que de la neige. Ça m’a beaucoup ému et nous avons fini par rigoler lorsque cette enfant nous a corrigé en disant : en fait, de la neige, j’en ai déjà vu, mais dans la section congélante de mon réfrigérateur.

Le premier coup pendable dont je me souviens en écrivant ces lignes, c’est le cadeau que j’ai laissé en quittant mon équipe chez Desjardins (qui est une coopérative bancaire au Canada). Pendant plusieurs semaines, j’avais pris des photographies de mes collègues dans des situations sujettes à interprétations. Autre fait, l’équipe était elle-aussi très internationale et chacun de nous devait parler au moins deux langues, l’anglais étant la langue commune. Après mon départ, lors de la première réunion de scrum, chacun d’entre eux s’est vu remettre une enveloppe qui contenait une photo inédite d’eux et un petit mot rédigé dans une langue qu’ils ne maîtrisaient pas (merci à mes contacts pour les traductions en roumain, arabe et espagnol). Je savais qu’ils étaient tous très tristes de mon départ (en tout cas, c’est ce que je pensais). La leçon qu’ils n’oublieront certainement jamais, c’est que sans l’entraide de l’équipe, aucun n’aurait été capable de lire ce que je leur avais écrit. Au passage, j’avais joué un autre tour à mon collègue roumain en laissant un sticker – en roumain bien entendu – sur son écran d’ordinateur lui indiquant que son bureau était sale et mal rangé et qu’il devait y remédier au plus vite. Pendant plusieurs semaines, il a suspecté son autre collègue roumain (qui semblait le regarder croche) de lui avoir écrit ce mot avant de lui avouer que c’était moi…

Mais revenons à mon client actuel, situé à Londres. Je partage avec lui l’héritage britannique car le Canada est sous l’allégeance de la couronne d’Angleterre. En 18 mois de projets, notre petite équipe a goûté plusieurs fois à mes frasques. Je vais vous en confesser trois.

  • J’ai menti au client en lui faisant croire que mon ordinateur était tombé à terre et que de ce fait, ma caméra ne fonctionnait plus. Puis, après avoir débuté notre meeting quotidien, je lui ai dit que mon micro commençait à lâcher aussi. Alors que ce dernier me croyait au Canada, en réalité, j’étais à Denver avec ma collègue travaillant avec moi sur le projet. Elle, elle était aussi en ligne durant le meeting. J’ai alors dit au client que j’avais une idée pour fixer une bonne fois pour toute mon problème. Prétextant un changement de configuration, ma collègue a alors fermé sa propre caméra pour la rallumer quelques secondes plus tard, juste de quoi me laisser le temps de m’installer à ses côtés. Lorsqu’elle a rallumé la caméra, je ne saurai comment vous décrire la tête du client qui ne comprenait pas comment, physiquement, je pouvais être au Canada et aux USA en même temps !
  • Nous avons beaucoup de réunions quotidiennes et j’ai pour habitude de prendre des captures d’écrans. Après un certain temps, vous pouvez vous douter que j’en ai toute une collection. Bien entendu, ces instantanés n’ont rien à voir avec des photos filtrées, photoshopées ou instagrammées. Alors que je révélais mon habitude au client, je lui ai fait croire qu’en fait, j’enregistrais toutes les conversations et que depuis le début du projet je commençais à ne plus avoir assez d’espace sur mon disque externe pour stocker tout ça. A partir de ce moment, pour entretenir cette croyance, j’ai commencé à produire de petites histoires avec ces captures d’écrans que j’ai appelées : les pensées du patron (the Boss’ thoughts). Je vais en joindre quelques-unes à cet article. J’avoue que ceci a rencontré un certain succès et attente dans l’équipe car, à chaque fin de sprint, lors de la rencontre de rétro, j’en diffusais une nouvelle.
  • Toujours dans l’objectif de maintenir un focus de l’équipe, ma dernière trouvaille a été d’envoyer un paquet mystère au bureau principal du client. Ma première tentative avait échoué et je suppose que quelqu’un a détourné mon colis. Pour ne pas réitérer cette situation, j’ai envoyé un second colis avec un numéro de suivi que j’ai partagé à toute l’équipe. Régulièrement, nous tentions de voir où le colis s’était rendu. Et croyez-moi, le paquet en fait des kilomètres : parti de Montréal, il est allé au bureau de tri de Jamaïca (centre postal de New-York), puis réexpédié en Grande-Bretagne où les douanes l’ont gardé pendant plusieurs semaines. Puis, la poste britannique s’en est mêlée avec une grève qui n’en finissait plus. Bref, ceci a pris près de 2 mois pour livrer un paquet. Je vous vois déjà vous demander : mais qu’y avait-il dans le paquet ? (ici, seuls les nerds comprendront) : un canard en plastique. Mais pas n’importe quel canard : un canard canadien qui certainement a été l’un des plus coûteux de l’histoire postale. Eh oui, faites le calcul 50 CAD pour envoyer le paquet avec un numéro de suivi et 24 Livres sterling de taxes aux douanes britanniques (parce que la préposée aux Postes avait indiqué une valeur d’assurance sur le paquet de 100 CAD).

M’en voici à mon dernier paragraphe et celui-ci va éclaircir le pourquoi de ce titre de Roi. Notre client nous avait confessé, non pas d’être un fervent admirateur de la Reine Élisabeth, mais de l’une de ses filles, la princesse Anne qu’il avait eu la chance de côtoyer deux fois dans sa jeune vie. Comme nous vivions dans un environnement de la haute société, ma femme a eu la bonne idée de me faire faire un portrait dans lequel j’apparais avec le manteau d’hermine. Du coup, le client m’a couronné King Patrick.

Je suis curieux maintenant de connaître vos facéties avec vos clients. N’hésitez pas à nous les partager en commentaire et peut-être me souffler de nouvelles idées…

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